Page:Jacolliot - Voyage au pays des Brahmes.djvu/92

Cette page a été validée par deux contributeurs.
74
voyage au pays des brahmes.

— Eh bien, ne pourriez-vous, en quelques mots, me donner rapidement les principaux traits de cette légende. Prise dans son ensemble, elle en vaut certes la peine, puisqu’elle a servi de base aux fictions religieuses modernes.

— Volontiers, répondis-je… La nuit vient, l’ombre des grands baobabs s’incline à l’est, une brise plus fraîche s’échappe des sommets des Gaths, et vient calmer les ardeurs de l’atmosphère ; il n’y a pas d’heure plus propice pour parler des vieux mystères de l’Orient…

Et pendant toute cette soirée, dans un village ignoré du pays malabar, nous causâmes, mon ami et moi, de toutes ces antiques spéculations brahmaniques, que de siècle en siècle la fiction religieuse a copiées et rajeunies comme un merveilleux instrument de despotisme sacerdotal…

Redire au lecteur ces entretiens qui durèrent une partie de la nuit, serait peut-être abuser de sa patience, mais en voici la quintessence extraite de mes études religieuses sur ces matières, qui donnent la clef de tant de superstitions.

Cette légende du Christna indou est inattaquable comme authenticité.

« Environ l’an 3500 avant l’ère moderne, dans le palais du rajah de Madura, petite province de l’Inde orientale, une fille vint au monde