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de trivanderam à goa.

cela, nous n’avons qu’à suivre l’opération du capitaine.

Il introduisit d’abord, dans un récipient en argent qui nous servait de soupière, toute la moelle d’une gousse de vanille, deux livres de sucre réduit en poudre, six jaunes d’œuf, les blancs étant mis à part, et le jus de quatre gros citrons… Il mit bien un gros quart d’heure à amalgamer le tout, qui se présenta bientôt sous la forme d’une pâte du plus bel aspect. Un demi-litre de thé noir très-chargé servit à délayer la composition, dans laquelle fut ensuite versé un litre de vrai tafia de canne à sucre et deux litres de lait. Ce divin breuvage fut enfin parachevé par l’adjonction des blancs d’œuf battus en neige… Ceci fait, mon ami, à l’aide d’un petit balai de paille rapidement roulé entre ses mains, fit mousser le liquide à plein bord ; après en avoir rempli deux larges calebasses qui nous servaient de coupes, le capitaine en avala une d’un trait, alluma son cigare et me dit entre deux bouffées :

— Si vous le permettez, voici mon observation ; vous venez de faire de nombreuses allusions à la vie du rédempteur indou, à ses miracles, à son mode d’enseignement, à sa mère, la vierge…

— Devanaguy !…