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voyage au pays des brahmes.

Ainsi, le roi Angachouna, partisan de Christna, ayant déclaré la guerre au tyran Kansa, l’Hérode indou, qui avait fait massacrer tous les enfants nés la même nuit que Christna, pour atteindre ce dernier, et l’ayant tué de sa main à la tête de ses troupes, dans une grande bataille qu’il lui livra… Christna, encore enfant, ressuscita d’un geste tous les soldats au nombre de trente mille qui avaient succombé dans le combat. Seul, le corps de Kansa resta sur le terrain où il fut dévoré par des animaux immondes… La célèbre multiplication des pains, à l’aide desquels le Nazaréen nourrit cinq mille personnes, n’est rien à côté de la multiplication des trois manganis de riz (trois poignées) dont Christna nourrit l’Inde entière pendant une famine, et Lazare sortant du tombeau est bien moins étonnant que les quarante mille bergers, tués d’un coup de foudre dans les plaines de Somapoor et que Christna rappela à la vie d’une parole.

Les apôtres furent obligés de soumettre la légende aux nécessités de leur temps, et à part ce massacre des innocents, impossible à l’époque où on le place, et qui à lui seul suffirait pour démontrer la copie des légendes orientales, ils n’en prirent généralement que les côtés les moins merveilleux.