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voyage au pays des brahmes.

« Or, sachez-le bien, je ne suis pas venu pour changer la céleste parole, il n’y a rien de nouveau en moi, suivez les préceptes du Véda, récitez le monosyllabe sacré et vous êtes assuré de l’immortalité.

« Mais, sachez-le aussi, cette parole ne sera rien sans les œuvres, et seule, elle ne vous sauvera pas du naraca, car c’est par les œuvres que vous serez jugés.

« Un homme riche du pays de Mithila avait engagé de nombreux corvas (travailleurs) pour faire sur ses terres la récolte du nelly et du menu grain.

« Au chant du tchocrovaca (oiseau rouge des marais qui passe pour saluer le jour de ses cris), à l’heure où le padial fait Sortir tous les troupeaux des étables, tous les corvas reçurent du gomasta une portion égale de champs à moissonner.

« Après avoir travaillé de leur mieux pendant la journée, chacun dans l’endroit qui leur avait été assigné, ils se réunirent de, nouveau pour venir, le soir, toucher leur salaire.

« Le gomasta avait fait les parts de chacun en proportion de leur travail, et tous, trouvant cela juste, avaient reçu sans se plaindre ce qui leur revenait.

« Or, le maître voyant ceci, dit à son servi-