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de trivanderam à goa.

« — Semblables au feu dans lequel on répand le beurre clarifié, et qui ne fait que s’enflammer davantage, les désirs de l’homme ne sont jamais satisfaits. Que voulez-vous de moi ?

« — Et de tous côtés s’élevèrent mille cris. Enseignez-nous, disait la foule, un memtram (prière, invocation, formule magique) qui nous fasse gagner le mokcha (immortalité).

« — Christna leur dit alors :

« — En ce pays, non loin de Gokoulam, vivait autrefois un saint ermite du nom de Vaidhéa. Après avoir passé, selon les préceptes de l’Écriture, les deux premières périodes de sa vie à accomplir ses devoirs de père de famille, il s’était retiré au désert, pour y finir ses jours dans la contemplation de Swayambhouva (l’être existant par lui-même). Et il se livrait aux austérités les plus méritoires pour faire que son âme fut purifiée de toute souillure, au jour où elle dépouillerait son enveloppe mortelle.

« — Souverain Maître des deux et des mondes, disait-il souvent, qui peut me répondre qu’à la dernière heure une faute involontaire, ou dont je n’aurai pas le souvenir, ne m’obligera pas à recommencer la série de transmigrations prescrites par le Véda ?

« — Daignez créer pour votre serviteur une invocation qui ait le pouvoir d’effacer toutes mes