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de trivanderam à goa.

— Il eut par la suite beaucoup d’autres fils, et des filles tellement belles que tous les jeunes hommes les désiraient pour épouses ; et ainsi il fut récompensé, car il avait toujours été bon pour tous, et n’avait point maudit le maître de l’univers.

L’antiquité de cet épisode patriarcal ne saurait être un instant discutée. On peut dire que la preuve peut s’en faire par le récit lui-même ; il n’y est, en effet, question, pas même par allusion, ni de prêtres, ni de rois, ni de temples, ni de palais, ni de société organisée, la tribu même ne paraît pas encore formée, les villes n’ont point jeté leurs fondations, nous sommes au règne de la famille, tout s’incline sous la puissance paternelle… Ces antiques poésies étaient chantées par les pasteurs du Gange et de l’Indus, des milliers d’années avant que les pasteurs de Thèbes et de Memphis aient commencé à balbutier les louanges d’Amonra, le dieu lumière.

La seconde de ces légendes forme, pour ainsi dire, la deuxième partie de celle d’Adgigarta, que j’ai donnée dans le Second voyage au pays des Éléphants… C’est un curieux épisode de la vie de ce patriarche indou, qu’héritière des traditions de l’Orient, la Bible (ce livre aujour-