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de trivanderam à goa.

qui était Nourmali, l’animal se précipita sur lui, l’enleva malgré sa résistance, et l’ayant placé sur son dos, il reprit sa course à travers les rizières et les plaines marécageuses, les fleuves débordés et les bois, jusqu’aux montagnes prochaines où, étant en sûreté, il s’arrêta.

— Et Soudama, qu’il avait sauvé, se mit à se lamenter en disant : Rends-moi mes fils qui étaient la joie et l’orgueil de ma vieillesse, et voilà maintenant que j’ai peur de mourir ; qui donc lavera mon corps, entourera mes membres de bandelettes sacrées, et accomplira les cérémonies funéraires ?… Malheur, malheur à moi !

— Ô Brahma ! seigneur de toutes les créatures, où sont les fils que tu m’avais donnés ? Qui perpétuera ma race dans l’avenir suivant ta loi ?

— Que me font ces montagnes, que me font ces vallées, que me fait la vie, que me fait la nature entière, puisque j’ai perdu ceux que j’aimais ?

— Seigneur des créatures, ô Brahma ! pourquoi m’avoir sauvé en me séparant de mes fils ? Vous avez coupé les branches et les racines de l’arbre, comment l’arbre pourrait-il vivre encore ?

— Voyez, mes cheveux sont devenus blancs