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de trivanderam à goa.

l’eau dans une aiguière de cuivre, il lui lava les pieds et lui versa sur la tête et sur le corps un parfum délicieux.

— Et ayant bu et mangé, le voyageur demanda à continuer sa route malgré l’heure avancée de la nuit, et comme on insistait pour le retenir, il reprit sa gourde, son chapelet et son bâton.

— Et alors Soudama lui dit : Pourquoi refuses-tu de passer la nuit sous mon toit ? Ne saurais-tu reprendre ton chemin au lever du jour ? La contrée où tu vas est donc bien éloignée d’ici, que tu sois obligé de marcher à l’heure où tout se repose ?

— Je vais au pays de Gangea ; jusqu’à mon arrivée je ne dois point prolonger mon repos au delà du moment où le chant des éléphants sacrés indique le milieu de la nuit.

— Dis-moi ton nom, poursuivit Soudama, afin que je m’en souvienne ; le nom d’un hôte est toujours doux à prononcer.

— Et celui-ci prenant la parole de nouveau lui dit : Écoute, Soudama, toi qu’on a surnommé le Semeur, les temps ne sont pas éloignés où de grandes calamités vont fondre sur cette contrée, tu verras ta terre ravagée et tes récoltes perdues.