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de trivanderam à goa.

Diaz, Alvaro, Diego, Vincente y Braga, y Cabral, y tout ce que vous voudrez, composant la troupe de fils, gendres, neveux et cousins, qui vivaient sous la paternelle autorité de notre hôte. Figurez-vous une trentaine de gaillards de seize à quarante-cinq ans, plus noirs (phénomène que je ne me charge pas d’expliquer) que les vrais Indous, pieds nus, les mains couvertes de bagues en strass, portant des chemises brodées, des redingotes et des chapeaux de 1830, et qui nous saluaient en nous demandant gravement des nouvelles de leur cousin don Luis, le roi de Portugal ; c’était à ne pas tenir son sérieux… Nous leur répondions que don Luis devait se porter à merveille, ils en paraissaient charmés et nous aussi. Tous les Portugais sont plus ou moins alliés à la maison de Bragance. Vint ensuite le tour des senoras et senoritas. Parmi ces dernières, nous en remarquâmes une plus blanche ou plutôt moins noire que les autres, (un caprice européen qui avait fait des siennes) qui se tenait debout derrière le fauteuil de son aïeule, dans une pose pleine de mélancolique rêverie ; de temps à autre, elle promenait sur nous ses grands yeux noirs, avec d’étranges mouvements de sourcils, dont la signification nous échappait complètement… Voyait-elle de mauvais œil ces étrangers, introduits si brus-