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les ruines de bedjapour.

position qu’au début, souriaient malicieusement en nous regardant.

Au fond de la salle une dizaine de nautchnys, enveloppées de la tête aux pieds dans d’épais flots de gaze et le visage voilé, se tenaient immobiles comme des cariatides.

Sur un signe de Nourmahl, une d’elles se détacha, et prenant un petit plateau qui se trouvait à ses pieds, vint nous le présenter ; il contenait quatre coupes en porcelaine historiées, deux fois grandes comme un dé à coudre, munies d’une petite spatule d’ivoire et pleine d’une composition transparente et légèrement rosée.

Les deux jeunes filles en prirent chacune une et nous les imitâmes.

Je goûtai, c’était de la confiture de rose au hatschich.

J’eus de nouveau un instant d’hésitation ; mais en voyant Nourmahl et sa compagne manger sans sourciller le contenu de leur coupe, je m’exécutai bravement. Inutile de dire que mon compagnon avait vidé la sienne sans attendre mon exemple.

Pendant ce temps, le tam-tam roulait en sourdine et sur la vounei, sorte de luth à trois cordes, une des deux musiciennes faisait entendre un ton mélancolique et doux. Les dix naut-