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voyage au pays des brahmes.

— Capitaine, le hatschich, c’est une nuit de délire et de folie.

— Bah ! me répondit-il, nous sommes au pied de la citadelle, il n’y a plus à reculer, et il entra.

Je le suivis, et la porte se referma doucement derrière nous.

— Je vous attends ici, saëbs, nous dit le moullah.

— Çinata (venez) ! fit la petite voix qui nous avait souhaité la bienvenue.

À tout hasard j’étendis la main, et le contact imprévu d’une épaule fraîche et charnue, que je sentis, à peine recouverte d’une gaze légère, me fit frissonner.

Une main saisit la mienne, et nous traversâmes un assez long corridor, au bout duquel une épaisse tenture laissait filtrer quelques rayons de lumière. Ce rideau s’écarta subitement pour nous donner passage.

Nous étions l’un et l’autre aux bras de deux ravissantes conductrices… Je ne sais si je puis décrire leur costume… Bah ! nous sommes en Orient, la femme n’y a d’autre occupation que de se faire aimer, et d’embellir l’amour qu’elle nous donne, et ce que l’on aime en elle, ce sont ces formes pures qu’aucun carcan civilisé n’a jamais déformées… ces formes qui font