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voyage au pays des brahmes.

pris une fois, j’étais, par le souvenir, presque effrayé de ce qui allait arriver.

Le lecteur me permettra de l’éclairer en deux mots ; sur ce point je défie toute contradiction de quiconque a véritablement habité l’Orient.

Le hatschich produit les effets les plus imprévus, et nul ne peut les régler : il plonge les uns dans des jouissances telles que les rêves les plus insensés ne peuvent en donner une idée, et aux autres il donne de terribles sensations d’effroi, et les place en face des plus effrayants mirages.

J’ai connu un amateur de hatschich qui, tous les soirs, assistait à sa mort par décollation, il voyait rouler sa tête, poussait des cris affreux et, malgré cela, recommençait tous les soirs.

Il n’y a pas de différence entre un homme pris fortement de hatschich et un fou ; le hatschich, c’est la folie pendant quelques heures, et ce qu’il y a de plus terrible, une espèce de folie demi-lucide qui vous fait dire à chaque instant à vous-même : Est-ce que je parviendrai jamais à recouvrer ma raison ?

La première fois que j’en pris, je fus pendant toute une soirée sous le coup de la sensation suivante : il me semblait que le plancher se dérobait sous moi, je tombais alors pendant plusieurs minutes dans des gouffres insondables ;