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voyage au pays des brahmes.

Mahal, immense forteresse, dont l’enceinte protégeait trois magnifiques palais, tout cela n’est presque qu’un monceau de décombres.

Ce qui frappe le plus au milieu de ces ruines gigantesques, c’est le contraste qu’offrent la fraîcheur et la solidité de plusieurs constructions, avec la désolation et la décadence qui règnent à côté. Certaines portions de la ville présentent un tableau de monuments tellement bouleversés, que l’on se demande si c’est bien le temps et la négligence des hommes qui ont pu causer tous ces ravages et si quelque révolution terrestre n’a pas passé par là… Ce qui semblerait donner raison à cette supposition, c’est qu’à chaque instant, s’offraient à mes regards des fractions de colonnades, des chapiteaux, des parties de dômes ou de minarets, qui avaient conservé dans toute leur fraîcheur et leurs fines dentelles sculptées, et les dorures dont on les avait revêtus.

À chaque ruine le moullah attachait sa légende.

Nous passions près d’un petit étang dont les eaux avaient une couleur laiteuse, sans doute à cause de la nature des terrains traversés par la source qui l’alimentait. Chek-Moulik trouva le moyen de me dire qu’un des anciens souverains de race indoue du Deccan, ayant fait le