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les ruines de bedjapour.

Pendant ce temps-là le Chek-Moulik me racontait des légendes, qui toutes avaient trait aux faits et gestes d’Ibrahim, son souverain bien-aimé.

J’employai ma journée entière à rendre une visite sommaire à tous les autres monuments ; je voulais avoir de suite une idée d’ensemble de ces imposants vestiges, qui indiquent tant de forces et tant de vitalité chez ceux qui les ont édifiés, et qui restent seuls debout, dernier souvenir d’une civilisation qui n’est plus.

Parmi eux je remarquai : le tombeau de Mahomed-shah, ou Bourra-Goumbooz (grand dôme), comme l’appellent les Indous, qui m’avait déjà frappé la veille à notre arrivée, et dont le dôme surpasse celui de Saint-Pierre de Rome. Il est aussi admirablement conservé, à part les chambres construites sous les colonnades, et destinées aux pèlerins et voyageurs, qui sont dans un état complet d’abandon et à demi écroulées. Puis le palais aux sept étages, entièrement en ruines. La mosquée de Mustapha-Khan, qui s’élève presque au centre de la ville. Le temps, qui a exercé ses ravages sur des centaines de monuments, semble n’en avoir épargné que cinq ou six, pour augmenter les regrets qu’éprouve le voyageur de ne les voir pas s’offrir tous debout, à son admiration. Asser-