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les ruines de bedjapour.

daires de la plus mystérieuse des civilisations qui soient au monde, de cette Inde avec ses temples taillés dans le granit, ses brahmes, ses gymnosophistes, ses fakirs qui se font écraser sous les statues des dieux, ses sanyassis, ses anachorètes, ses devins, ses astrologues, ses danseuses, ses jongleurs, ses castes, ses fêtes qui réunissent des millions d’hommes, ses superstitions, ses souvenirs légendaires, ses grandes ruines et ses dieux de cinquante coudées, couchés dans l’herbe, pêle-mêle avec les colonnes et les chapiteaux des monuments qui les ont abrités ; de ce pays où il se parle cent cinquante dialectes différents, où est né le sanscrit, la mère de toutes les langues indo-européennes ; où Veda-Viasa, Djeminy, Kapila, Kanadi, furent les ancêtres d’Aristote, de Socrate, de Platon, de Pyrrhon, de Montaigne, de Descartes et de Spinosa ; où Douchmanta précède Praxitèle, Vina-Snati et Kalidasa, Euripide et Sophocle, et le Ramayana l’Iliade…

Vous comprenez que j’ai bien autre chose à faire que d’écrire des voyages dans ce style que l’on connaît :

« Le 25, nous nous embarquâmes pour A…, le 26 nous arrivâmes à B… après des difficultés sans nombre… le 27 nous achetâmes des poules à des indigènes qui nous reçurent bien… le 28