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les ruines de bedjapour.

finira par se soulever contre l’Angleterre. Le fait est de toute impossibilité, et je défie quiconque a vécu dans l’Inde de me démentir.

Avec toutes ces cérémonies funéraires dont je viens de donner le détail, cérémonies dont la plupart se renouvellent chaque année, aux anniversaires mortuaires, comment voulez-vous former des armées nationales ?

Il n’y a pas un Indou, arrivé à âge d’homme, qui du trisaïeul, dans les deux branches et les deux sexes, jusqu’à lui, n’ait quatre ou cinq anniversaires funéraires à célébrer. Notons bien que l’Indou laisserait brûler sa maison, détruire ses moissons, battre l’armée dont il ferait partie, plutôt que de négliger ces cérémonies. Ses prêtres lui ont persuadé que s’il les omettait, par négligence ou de propos délibéré, des milliers d’années de souffrances l’attendaient dans le naraca (enfer), et après la purification, toute une série de migrations nouvelles dans les plus misérables situations, l’attendaient sur la terre.

Ajoutez à cela que deux individus de castes différentes ne peuvent ni manger ensemble, ni dormir sous le même toit, ni entreprendre quoi que ce soit de concert, et vous comprendrez comment deux cent cinquante millions d’Indous ont pu être soumis par une poignée d’hommes.

La révolte de 1857 n’a pas été une révolte