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voyage au pays des brahmes.

Au moment où il accomplit cette libation, les vaugou et les tarai font retentir l’air de leurs éclats sinistres.

Le fils du défunt, qui dirige ces funérailles, comme dans les autres castes, amoncelle alors les cendres sur les ossements entassés. À côté il place la moitié d’un coco et à la cime les morceaux d’un autre coco qu’il brise, et dont il répand le suc sur cette pyramide cinéraire ; il dépose le troisième coco près d’elle sur une feuille de bananier et invoque le nom de Harischoudras, qui est le dieu Vischnou favorable aux morts.

Enfin il pétrit en une grosse boule le riz et les autres substances qu’il a apportées, et jette le tout aux corbeaux en prononçant trois fois de suite le nom du défunt.

Alors tous les parents et amis viennent lui donner l’accolade à tour de rôle, le serrer dans leurs bras et pleurer avec lui.

Tous vont alors, au son des instruments, jeter les restes du défunt dans l’étang sacré de la pagode la plus voisine. Ils prennent ensuite un bain en commun et on reconduit chez lui le chef des cérémonies funéraires ; ce dernier revêt alors un turban et des vêtements neufs, et invite tous les assistants à un sraddha ou repas des morts.