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les ruines de bedjapour.

égaux, soufflent dans leurs instruments de longues notes traînantes qu’ils rendent le plus lugubres possible.

Cette symphonie monotone et déchirante continue sans interruption depuis le moment du décès jusqu’à la fin des obsèques.

Le deuil de cette caste ne dure que trois jours.

Le troisième jour est appelé, le jour de la libation de lait.

Pour procéder à cette cérémonie, le chef des funérailles se procure trois cocos tendres, quatre branches de cocotier, une mesure de riz cru, du riz bouilli, des herbages, des fruits ; puis il remplit de lait un vase de terre qu’il met dans une corbeille neuve, et accompagné des parents et amis de la famille que précèdent les joueurs de vaugou, il se rend au lieu où le corps du défunt a été brûlé. À son arrivée, il puise de l’eau avec un vase de terre et en arrose les cendres du bûcher. Il dresse au-dessus un petit pavillon soutenu par quatre piliers, recouvert de branches de palmier, et drapé intérieurement avec une pièce de toile.

Il recueille les os qui ont résisté à l’action du feu, met le plus gros sur un disque fait de fiente de vache desséchée, et met le reste en tas.

Il appelle alors le défunt trois fois par son nom et verse du lait sur ces divers ossements.