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voyage au pays des brahmes.

et au dassa-dalla ou les dix dons ; le brahme ne se dérangerait pas sans cela. Comme les soudras en général sont pauvres, il est assez rare qu’ils puissent se payer le luxe d’un pourohita.

Dès qu’un soudras a rendu le dernier soupir, on lave son corps, on le fait raser par le barbier, puis on le couvre de ses vêtements les plus élégants et on le place sur un lit de parade pendant qu’on achève les préparatifs des obsèques.

Quand tout est prêt, on le place dans une sorte de niche de feuillage, ornée de fleurs et d’étoffes précieuses, et il est porté au bûcher par douze personnes de sa caste.

Les convois de soudras sont accompagnés par la musique, ce qui n’a jamais lieu pour ceux des autres castes.

Les musiciens des morts, comme on les appelle, se servent d’une longue trompe, appelée en tamoul tarai, qui rend les sons les plus lugubres, et d’un gros coquillage de mer appelé vaugou, qui rend, quand on souffle dedans, comme des gémissements plaintifs.

Dès qu’un soudras est passé de vie à trépas, aux deux entrées de la rue où il demeure, se placent un joueur de tarai et un joueur de vaugou, et tous deux se répondant à intervalles