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voyage au pays des brahmes.

un devoir indispensable que d’offrir une libation d’huile de sandal et d’eau à son père défunt, à son grand-père et à son bisaïeul.

En tenant compte du chiffre de la population, de la longueur des cérémonies funéraires, de leurs répétitions fréquentes, du nombre des prêtres qui doivent y être invités, ainsi que des présents de toute nature qu’il faut leur faire, et des succulents repas qu’il faut leur servir, on voit que les brahmes avaient tout simplement trouvé le moyen de vivre toute l’année chez les autres, et de se faire donner en riz, vaches, toiles et objets précieux plus qu’il ne leur fallait pour entretenir toute leur famille… Ajoutez à cela qu’ils avaient droit au dixième de toutes les récoltes, au douzième de tous les produits en marchandises, au septième de tout ce qui provenait des mines, métaux ou diamants, et vous comprendrez que l’Inde ancienne n’a travaillé que pour nourrir, gaver, enrichir ses prêtres et ses mendiants sacrés…

Il faut avouer que c’est un bon métier que de parler au nom de Brahma, Bouddah, Michapou, etc…

Chaque fois qu’en me promenant autour de la machine ronde j’ai rencontré ces gaillards en exercice, des îlots de l’Océanie aux plaines du