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de trivanderam à goa.

la main avant de le quitter, nous lui promîmes, si nous revenions par la côte malabare, d’aller le voir à Colombo, son port d’attache.

Notre traversée en steamer venait de nous faire rattraper à peu près le temps que nous avions perdu à Trivanderam, car nous eussions mis, avec nos charrettes à bœufs, près d’un mois pour accomplir ce trajet ; nous résolûmes d’en profiter, et de ne faire qu’un séjour très-court à Goa.

Nos approvisionnements et nos munitions étaient intacts, et nous nous fussions mis en marche immédiatement, si une excursion aux ruines de l’ancienne ville indo-portugaise des Albuquerques n’était venue tenter notre curiosité.

Je connaissais les sombres et cruels souvenirs laissés par l’inquisition portugaise dans l’Inde, qui nulle part ne fut plus acharnée et plus rigoureuse et dont le pouvoir ne prit fin qu’en 1815, grâce aux Anglais, qui ne rendirent Goa qu’à cette condition. J’en parlai à mon compagnon et nous nous décidâmes à aller visiter dans la vieille ville, distante de quelques milles de Villanova de Goa ou Pandjim, comme la nomment les Indous, le palais des grands inquisiteurs et les prisons du saint office ; nous désirions voir par nous-mêmes, à quarante-cinq ans de distance