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voyage au pays des brahmes.

Ceci fait, mon Nubien installa paisiblement la lampe à alcool et son récipient qui me servaient à faire du thé ou du bouillon rapidement, il remplit d’eau lustrale ce dernier et la porta doucement à l’ébullition ; dès que ce phénomène se présenta, il introduisit dans le liquide un peu d’extractum carnis de Liebigs’, une cuillerée d’extrait de légumes de Cross and Blakwell, purveyors of her most gracious Majesty, et me trempa en quelques minutes une des plus délicieuses soupes que, la fatigue aidant, j’aie mangées de ma vie.

Il n’avait pas eu besoin de la saler !…

Quand la fosse funéraire est ainsi convenablement préparée, par la prière et l’eau lustrale, on y dresse une pièce de bois, sur laquelle le cadavre est déposé.

Le chef des funérailles prend alors un peu de fiente de vache desséchée, y met le feu et la place tout embrasée sur l’estomac du défunt ; pendant ce temps-là, il fait une oblation à toutes les planètes pour se les rendre favorables.

Il paraît bien que ce feu ainsi allumé sur l’estomac du défunt n’avait d’autre but, autrefois, que de bien s’assurer, avant de mettre le feu au bûcher, que la mort était certaine. Aujourd’hui la plupart de ces cérémonies, dont les plus ridicules sont les mieux observées, ont