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un autre, qui la conduit dans celui des séjours de délices qui lui est destiné ; or il paraît que le mort emporte avec lui tout ce qui le touchait au moment de son trépas ; on conçoit dès lors combien il serait incommode pour un trépassé de se promener dans les mondes supérieurs avec son lit sur le dos. En outre, cette situation fort gênante pour lui serait des plus coûteuses pour sa famille, car pour le débarrasser de ce fardeau, il ne faut pas moins de plusieurs années de prières, d’aumônes, de sacrifices, de cérémonies à la pagode que, comme de juste, il faut payer grassement.

Les cérémonies funéraires de tous les Indous appartenant à une des castes reconnues, sont les mêmes que celles que je décris à propos du brahme de Bedjapour ; elles ne diffèrent que dans le rang plus ou moins élevé qu’occupe le pourohita ou prêtre chargé des funérailles.

Il suit de cette croyance relatée plus haut que l’Indou doit mourir par terre, et ce qu’il y a de mieux, de plus raffiné, au milieu de la rue ; et cela est si important qu’une des imprécations les plus communes que se jettent les indigènes à la face quand ils se disputent, est celle-ci : « Puisses-tu n’avoir personne pour te mettre par terre à l’heure de la mort ! »

Dès que le malade a rendu le dernier soupir,