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les ruines de bedjapour.

pantcha-gavia et de poussière de sandal, a pour résultat immédiat d’étouffer le moribond, et c’est un grand bonheur dans l’Inde que de passer ainsi de vie à trépas, entre les mains du frater qui vous frotte avec son huile, vous barbouille avec sa pommade, et vous assourdit avec ses incantations.

C’est également un honneur pour la famille, aussi est-on dans l’habitude de faire force cadeaux aux brahmes pour que le patient ne sorte plus de leurs mains. Ces dons funéraires consistent en vaches, terres, grains, beurre, toiles, sucre, sel, or et argent ; tout est bien reçu ; moyennant cela les pieux mandataires du Seigneur délivrent à ceux qui s’en vont une place de première classe pour le ciel. Ils lui glissent des amulettes destinées à chasser les Rakchasas ou démons, dans les mains, dans la bouche, dans les narines… dans proh pudor ! toutes les ouvertures du corps, qui, ainsi bouchées avec des choses consacrées, s’opposent à l’entrée du démon, qui, ne sachant comment pénétrer dans le corps du mourant, est obligé de s’en aller honteusement…

Un brahme ne peut mourir ni sur un lit, ni sur une natte, et la raison, comme on va voir, est des plus simples. L’âme de l’Indou, en sortant de son corps, passe immédiatement dans