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voyage au pays des brahmes.

Dès que les symptômes de l’agonie se manifestent chez un brahme, on choisit au milieu de la rue qu’il habite, et en face de sa maison, une place que l’on enduit de fiente de vache, on y fait une litière d’une herbe sacrée appelée darba et par-dessus le tout on place une toile n’ayant jamais servi, sur laquelle on transporte le mourant.

Là le pourohita ou prêtre des sacrifices lui fait la cérémonie dernière du sarva-prayaschita, ou expiation totale, à laquelle préside le chef des funérailles, c’est-à-dire le membre le plus rapproché de la famille ou le personnage le plus marquant de la caste, qui seuls ont le droit de remplir ces fonctions. Cette cérémonie consiste à l’oindre d’huile sur les parties essentielles du corps : le front, les yeux, les tempes, la nuque, le creux de l’estomac et la plante des pieds. On apporte ensuite dans un plat d’argent de la poussière de sandal, des offrandes appelées akehattas, composées de fruits, de fleurs et de galettes de riz consacrés, et de la liqueur de pantcha-gavia.

Cette étrange liqueur est composée des cinq substances qui sortent de la vache, l’animal vénéré par excellence des Indous :

1o le lait, 2o le caillé, 3o le beurre, 4o la fiente, 5o l’urine. À ceux qu’étonnerait cette