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les ruines de bedjapour.

vingtaine de filles de bas étage, coulait à profusion.

Évidemment Amoudou les amusait beaucoup, car la plupart se tordaient de rire, en lui envoyant une foule de lazzi et de propos obscènes.

L’obscurité de la rue empêchait qu’on ne pût nous distinguer.

Je n’avais pas le moindre doute sur la manière dont cette scène allait se terminer, étant donné le caractère de mon noir, aussi annonçai-je à voix basse au capitaine mon intention de rester quelques instants encore pour intervenir au besoin.

— Je suis à vos ordres, me répondit mon ami ; croyez-vous qu’Amoudou puisse courir quelque danger ?

— Il faut voir.

— Ne trouvez-vous pas que le gaillard a une singulière façon d’apaiser Allah ?

— Attendez la fin, je souhaite que cela ne tourne pas au tragique.

— Vous avez peut-être eu tort de lui permettre de s’absenter.

— J’ai tout fait pour le corriger, et je ne suis parvenu à rien, il nous eût échappé pendant la nuit.