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les ruines de bedjapour.

pendre devant leurs demeures ces petites lampes de terre noire qui leur servent à éclairer les vérandahs, en même temps que la rue. Nous dînâmes d’un délicieux carry de poule au riz, d’un rôti de deux jeunes dindonneaux sauvages, et par un surcroît d’attention, notre brave Tchi-Naga nous servit une plantureuse omelette sur une purée de tomates, après l’avoir préalablement arrosée d’un peu de jus de notre rôti. Les meilleurs fruits des tropiques se réunirent pour composer notre dessert.

Sur le soir, guidés par notre moullah, nous parcourûmes les rues de Bedjapour, beaucoup plus animées à cette heure que de jour. Tous les Indous avaient quitté leurs demeures pour aller respirer au dehors la fraîcheur relative apportée par la nuit. Je n’étais pas fâché de voir par moi-même ce que pouvait faire Amoudou, mais nous eûmes beau passer et repasser devant les boutiques de tchandos, son lieu de prédilection, il nous fut impossible de le rencontrer.

— Votre domestique n’est-il pas de la religion du Prophète ? dit Chek-Moulik.

— C’est sa prétention, répondis-je, bien que je ne l’aie jamais vu accomplir la moindre prescription.

— Alors, ce n’est pas là qu’il faut chercher Amoudou.