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les ruines de bedjapour.

Le vieux moullah ne nous avait pas quittés, et l’idée me vint qu’il pourrait m’être d’un précieux secours dans ma visite aux ruines ; je lui proposai, moyennant une haute paye de vingt-cinq roupies (soixante-deux francs cinquante) qui devait suffire à le mettre pour six mois à l’abri du besoin, dans une contrée où l’indigène se nourrit avec un sou de riz par jour, de rester à notre service pendant tout le temps de notre séjour à Bedjapour.

Il accepta avec enthousiasme et, sur la demande du capitaine Durand, promit de lui amener le lendemain une douzaine de rabatteurs pour les chasses au guépard qu’il se proposait d’entreprendre.

Le monument dont nous faisions notre résidence, portait le nom de Taj-Boulé, le palais de l’étang.

Comme nous étions, en attendant le dîner, montés sur la terrasse de l’aile que nous habitions, pour jouir du coup d’œil qu’offrait cette ville étrange, Chek-Moulik, c’était le nom de notre nouvel engagé, nous fit remarquer un admirable petit temple de granit rose, avec un portique de marbre blanc, veiné de rouge, qui n’était pas à deux cents mètres de Taj-Boulé.

— Ceci, nous dit-il, a été bâti par un pariah !

— Un pariah ? fis-je avec étonnement. Les