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de trivanderam à goa.

Il n’y avait pas moyen de résister à une aussi cordiale invitation… Le capitaine Durand, en voyageur et chasseur néophyte, regretta bien les quelques douzaines de peaux de tigre et de panthère dont il se croyait déjà l’heureux possesseur, mais quand je lui eus affirmé qu’il trouverait « amplement à se dédommager dans la seconde partie de notre route, entre Goa, Bedjapour, Elephanta et Ellora, il accéda de bonne grâce aux propositions du commandant de l’Hornet. Je crois même qu’au fond, malgré les mystérieuses attractions qu’exerçaient sur son imagination les jungles et les fauves du pays malabare, il n’était pas mécontent de se retrouver pendant quelques jours sur son élément.

Le lendemain, dès l’aube, nos quatre bufflones furent conduits sur un radeau de bois de cocotier, par bâbord avant du steamer, soulevés peu à peu à l’aide du palan de la vergue de misaine, et installés à bord le plus commodément du monde, les charrettes prirent la même direction et à six heures du matin nous levions l’ancre, le cap sur Cochin, que nous devions atteindre le soir même.

Le brave Barcley avait voulu embarquer aussi Mahadéva, mais Vaïtilinga nous avait suppliés de lui permettre de faire la route à pied, et sur sa promesse d’arriver à Goa presque aussi