Nous lui répondîmes que nous étions venus pour visiter ses ruines et que notre séjour se prolongerait pendant le temps nécessaire pour cela.
— La vie d’un homme, fit-il en souriant tristement, ne suffirait pas pour étudier l’histoire de toutes ces pierres amoncelées et faire parler la poussière sous laquelle dorment mille et mille générations de héros !
Après un moment de silence, il ajouta :
— Vous semblez vous diriger vers la sortie de la ville.
— Notre intention, lui répondis-je, est d’aller camper en pleine campagne, dans quelques bosquets de palmiers.
— Pourquoi ne choisissez-vous pas plutôt, parmi les monuments situés hors du centre de Bedjapour, un lieu mieux abrité de la chaleur ?
— Nous ne connaissons rien du pays, nous arrivons à l’instant.
— Il est des parties d’édifices assez bien conservées pour que vous puissiez vous y installer commodément.
— Nous sommes à tes ordres.
— Suivez-moi, saëbs.
Il nous fit alors tourner brusquement du côté nord, et dirigea nos pas vers une petite ruelle qui longeait un monument surmonté d’un dôme