Page:Jacolliot - Voyage au pays des Brahmes.djvu/249

Cette page a été validée par deux contributeurs.
229
les ruines de bedjapour.

notable proportion le nombre de ces dangereux hôtes.

Je ne sais rien d’émouvant comme cette ascension nocturne des montagnes de la côte malabare.

Le sentier que nous suivions était tellement étroit, que les basses branches des arbres venaient frapper violemment le haoudah dans lequel nous étions enfermés, sur le dos de Mahadèva, et qu’à tout moment nous craignions qu’un rameau plus fort que les autres ne vînt à briser notre frêle abri.

À mesure que la nuit était devenue plus épaisse, les hurlements des fauves qui montaient jusqu’à nous des vallées inférieures augmentaient d’intensité, et nous le constations avec un certain plaisir, car cela nous prouvait que le danger s’éloignait des lieux que nous traversions ; plus nous montions et plus nous avions de chance de ne pas faire de fâcheuses rencontres ; les sauvages habitants de ces contrées, quittent en effet la montagne au soleil couchant pour aller courir la jungle, où ils trouvent plus facilement à apaiser leur faim.

Près d’une heure s’était écoulée depuis notre dernier entretien avec le cornac, et nous devions approcher de la tour des rajahs, si les calculs de notre guide étaient justes. Le balancement régulier de l’éléphant nous avait plongés, le