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voyage au pays des brahmes.

— Un demi-kalpa.

— C’est bien, reprends la tête de la caravane.

Nous en avions environ pour une heure de marche, et cette heure ne devait pas s’écouler sans alerte.

Les anciens rajahs de l’Inde ont fait construire dans tous les lieux solitaires où le voyageur peut être surpris par les fauves, des tours carrées en briques destinées à leur servir d’abri ; ces tours, tombées en ruine sous la domination mongole, n’ont pas été mieux traitées par les Anglais, et la plupart sont aujourd’hui envahies par les arbustes, les plantes grimpantes et les serpents. De grandes quantités d’oiseaux de nuit y ont également établi leur domicile. Cependant, dans l’état où elles se trouvent, elles peuvent encore rendre quelques services.

Sur les routes fréquentées périodiquement par les petites caravanes de fakirs, d’exorcistes, de charmeurs ou de ces marchands ambulants qui transportent, de provinces en provinces, les marchandises européennes, ces abris sont relativement dans une situation meilleure, non qu’il y soit jamais fait de grosses réparations, mais chaque troupe qui passe les débarrasse de la luxuriante végétation qui les encombre, ce qui, sans les purger complétement des serpents qui les envahissent, diminue cependant dans une