repaires, et quand elles sont en nombre, fit l’Indou en secouant la tête…
— Je l’avoue, ne les ayant jamais rencontrées qu’isolées ou par couple.
— Dans les plaines, quand la panthère s’égare à la poursuite de sa proie, le moindre bruit la fait fuir et regagner la montagne… ici elle est chez elle et ne céderait pas facilement le terrain.
— Je te crois, car tu dois posséder une rare expérience des lieux et des mœurs de ces dangereux animaux.
— S’il faisait jour, j’aurais pu montrer aux saëbs tous les ossements d’hommes, de cerfs et de buffles qui jonchent la vallée.
— Quoi ! même le buffle succombe sous leurs attaques ?
— Les panthères se mettent quinze ou vingt pour l’assaillir, et malgré la force de leur ennemi, finissent par en avoir raison.
— C’est bien, Tchaléa. Le cornac de Mahadèva t’a dit que nous désirions camper sur un des plateaux supérieurs ?
— Oui, saëb.
— Sommes-nous complétement à l’abri de toute attaque ?
— Pas ici, saëb, les tigres et les jaguars sillonnent la montagne toute la nuit.
— Si la lune était levée, nous ne les redou-