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voyage au pays des brahmes.

au moment où son autorité incontestée s’étendait, je l’ai dit plus haut, sur cent millions d’Indous.

Et, honte éternelle des hommes qui dirigeaient alors les destinées de la France, intervint un traité par lequel notre pays, renonçant à toutes ses conquêtes dans l’Inde, se restreignait à ses minces comptoirs d’autrefois, et les Anglais recouvraient tout ce qu’ils avaient perdu… Et, amère dérision, les Compagnies française et anglaise se juraient une amitié éternelle…

Il n’existe pas dans l’histoire un fait de lâcheté et de corruption semblable à celui-ci.

Un pays victorieux sur toute la ligne, abandonnant sans motif apparent tout ce qu’il a…, se ruinant au profit d’un autre.

Et pour comble d’infamie, Dupleix, le grand Dupleix dont un gouverneur anglais me disait à Madras :

« Si Dupleix nous eût fait l’honneur de naître Anglais, il aurait sa statue sur toutes les places de Londres. » Dupleix qui avait porté si haut le nom français, que tout le prestige qui nous reste encore sur la côte de Coromandel et au Bengale, date de là…

Dupleix fut mis à la Bastille, et mourut dans la misère…

Les nations ne trouvent pas tous les jours des