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voyage au pays des brahmes.

que j’ai suffisamment caractérisée dans mon précédent volume[1] ; elle fut dans l’Inde l’incarnation chevaleresque et brillante de notre nation.

C’est à Chandernagor que débuta ce grand homme.

Cette ville avait été concédée avec son territoire à la Compagnie dès 1688. Elle possédait un grand nombre de manufactures, son port sur le Gange était excellent et l’air beaucoup plus sain qu’à Calcutta.

Quoique située dans la région de l’Inde la plus propre au commerce, elle languissait parce que la Compagnie ne pouvait y faire les dépenses nécessaires.

Doué d’un puissant génie d’organisation, animé par l’ambition patriotique la plus vaste et la plus ardente, Dupleix, dont le but était déjà de donner l’Inde entière à la France, débuta dans ce petit comptoir auquel, grâce à son immense fortune personnelle, il vint rendre le mouvement et la vie.

En moins de rien, il s’ouvrit de nouvelles sources commerciales jusque dans la Mongolie et le Thibet. En arrivant, il n’avait pas trouvé même une chaloupe dans le port et il arma en

  1. Les ruines de Golconde.