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voyage au pays des brahmes.

« Tant que les Mogols ont régné dans ces contrées, ils ont toujours été les alliés des Français, et les ont traités avec la considération due à l’une des plus illustres nations du monde. À son tour la France se fait gloire de protéger ses alliés et ses bienfaiteurs.

« Il n’est pas dans le caractère d’un peuple magnanime d’abandonner une troupe de femmes, d’enfants et de malheureux fugitifs. Ils sont maintenant dans l’enceinte de cette ville comme dans un asile sacré, et sous la protection de mon roi, qui s’honore de la qualité de protecteur des infortunés.

« Tout ce qu’il y a de Français dans Pondichéry perdrait plutôt la vie pour les défendre, partageant à cet égard les sentiments magnanimes de leur souverain.

« Quant à moi, il m’en coûterait la tête, si j’écoutais seulement la proposition d’un tribut humiliant ou d’une redevance quelconque.

« Ainsi, dites bien à tous vos alliés que je suis disposé à défendre la place jusqu’à la dernière extrémité, et que si la fortune m’était contraire, vous ne pourriez même pas vous emparer des malheureux à qui j’ai donné asile, car je les embarquerais avec moi sur mes vaisseaux avec la garnison et toutes nos richesses ; c’est donc à toi de voir s’il te convient d’exposer ton armée à