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les ruines de bedjapour.

le crédit et l’honneur des Anglais dans l’Inde.

Cependant, grâce à leur persévérance, les marchands de Londres parvinrent à rétablir peu à peu leurs affaires ; ils achetèrent d’un prince mahratte, Boumraja, le territoire de Tegapatam où ils fondèrent le comptoir de Gandlaur, et celui de Chinapatam, où leur agent William Laugboure bâtit le fort Saint-Georges et Madras.

Bien que cette ville, comme toutes celles de la côte de Coromandel, ne possédât, au lieu de port, qu’une rade dangereuse, l’établissement prospéra, et la Compagnie parvint à en faire une des plus importantes places des Indes, et après Batavia, le plus riche port européen de l’Asie. Pour comble de bonheur, elle obtint de l’empereur mogol Schah-Djehan, en 1716, un firman qui lui permit d’importer et d’exporter ses marchandises sans payer aucuns droits. Tant que dura l’empire de Delhi, la Compagnie anglaise considéra ce firman comme la charte de son commerce dans l’Inde, et s’appliqua à le défendre contre toutes les autres nations.

Sa prospérité ne faisait que croître, lorsqu’une nouvelle nation, entrant en scène, la France, les intérêts anglais furent menacés d’une ruine totale qu’ils n’évitèrent que grâce à la corruption et à l’infamie de la cour de Louis XV.