Un envoyé du nom de Cook signa le traité, prit possession de l’île au nom de Charles II en qualité de gouverneur, et fit immédiatement construire un fort.
Mais le peu d’avantage que la couronne tira de cette colonie, les dépenses qu’elle exigeait, et des préoccupations politiques de diverses natures firent céder Bombay à la Compagnie des Indes, à titre de fief. Cette première station, qui lui permettait enfin d’avoir des magasins, des arsenaux, devint en peu de temps le centre de tout le commerce anglais au Malabar et dans les golfes Persique et d’Arabie.
Les affaires de la Compagnie prospéraient, lorsqu’un événement vint lui porter un rude coup. Ayant été chassée de Bantam à Java par les Hollandais, elle se détermina à tenter de ressaisir à tout prix un poste qui était des plus avantageux pour son commerce. Elle équipa une flotte de vingt-trois navires, dont plusieurs de soixante canons, montée par huit mille hommes de troupes régulières.
Avec de pareilles forces, elle eût pu facilement rétablir ses affaires à Bantam et humilier l’orgueil des Hollandais. Mais la cour vénale et corrompue de Charles II ne vit dans ces armements qu’un moyen d’extorquer de grandes sommes à la Compagnie, et dans ce but un em-