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les ruines de bedjapour.

plus aucune discipline, aucune subordination ; l’amour même des aventures, qui avait si bien servi leurs ancêtres, les trouvait insensibles ; les vaisseaux de guerre ne sortaient plus des ports ou n’en sortaient que mal armés ; les mœurs se dépravaient plus que jamais, aucun chef n’avait la force de réprimer les abus, la plupart même de ces chefs en vivaient, et étaient les plus corrompus de leur gouvernement. Aussi, à la première apparition des autres nations européennes dans l’Inde, les Portugais perdirent-ils peu à peu toutes leurs conquêtes avec leur dernier prestige.

Échafaudé par la violence et le pillage, en moins d’un siècle cet immense empire s’écroula sous la corruption.

Je ne crois pas que licence plus effrontée se soit jamais étalée en plein soleil sur aucun autre point du globe. Il semblerait, du reste, que les Arabes, avec lesquels, lors de la conquête ibérique, ils s’allièrent plus qu’aucun autre peuple de la péninsule espagnole, leur ont laissé dans les veines une forte dose de ce sang nomade et pillard qui semble être l’apanage des races sémitiques, car nulle part ils ne surent rien fonder de durable, et encore aujourd’hui, sur les rares coins de terre où s’étalent quelques lambeaux de puissance de ces anciens aventu-