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arrivés à n’avoir entre eux ni plus de bonne foi ni plus d’humanité qu’avec les indigènes.

Les revenus de l’État étaient, du bas en haut, gaspillés par les fonctionnaires de tous ordres qui ne songeaient qu’à s’enrichir rapidement, et cela par tous les moyens.

Après la mort du roi Sébastien, le Portugal ayant passé sous la domination de Philippe II, roi d’Espagne, la désagrégation marcha à pas de géant dans cet empire de l’Inde, si rapidement constitué par les Alméida et les Albuquerque.

Les Portugais de l’Inde croyant n’avoir plus de patrie, les uns se déclarèrent indépendants, les autres reprirent leur premier métier de pirates, et ne respectèrent plus aucun pavillon ; plusieurs se mirent au service des princes du pays, et ceux-là devinrent presque tous ministres ou généraux, tant leur nation possédait encore de prestige aux yeux des indigènes.

Chaque Portugais ne travaillait plus que dans son propre intérêt, il agissait donc sans zèle et sans concert pour l’intérêt commun.

Leurs conquêtes dans l’Inde étaient partagées en trois gouvernements qui ne se prêtaient aucun secours, et dont les projets et les intérêts devinrent différents.

Les soldats et les officiers ne connaissaient