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les ruines de bedjapour.

Les étrangers à qui ils permettaient de faire le commerce dans ces mers, ne pouvaient l’étendre à la cannelle, au gingembre, au poivre, au bois de charpente, au fer, à l’acier, au plomb, à létain, aux armes enfin, dont les conquérants s’étaient réservé le trafic exclusif.

Une foule d’objets précieux sur lesquels tant de nations ont depuis élevé leur fortune étaient dans leurs mains, le monopole les rendait les "arbitres absolus du prix des productions des manufactures de l’Europe et de l’Asie.

Mais cette puissance fut détruite presque aussi rapidement qu’elle avait été formée, par l’ineptie de quelques commandants, l’abus des richesses, celui de la puissance et l’éloignement de la métropole.

Sous l’impulsion des moines, le fanatisme religieux arriva à de telles atrocités, que tous les indigènes qui leur tombaient sous la main étaient contraints au baptême par les plus horribles supplices, et un historien du temps a pu dire que dans les rues de Goa on ne voyait que des malheureux estropiés dans les prisons du saint-office.

Trois cents Maures furent en une seule fois livrés aux flammes, parce qu’ils n’avaient point consenti à renier Mahomet.

Les Portugais, en pleine décrépitude, en étaient