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les ruines de bedjapour.

tions de ses successeurs indignes, dont aucun ne comprit l’excellence de la politique nouvelle d’Albuquerque.

Le vice-roi était malade, lorsqu’il apprit qu’on envoyait pour le relever Soarès, son plus mortel ennemi, accompagné de Vasconcello et de Diego Pereira qu’il avait renvoyés en Portugal comme criminels, ne voulant point les faire juger dans l’Inde malgré leurs méfaits, pour ne pas affaiblir le prestige des Européens en face des Indous… Il en mourut de douleur et fut enterré en grande pompe à Goa.

Les Portugais, qui sous les dernières années de ce chef illustre avaient, grâce à son influence, cherché à faire oublier leurs cruelles victoires, retombèrent après sa mort dans leurs premiers errements, l’abus des richesses amena la corruption la plus immonde. Les cruautés atroces et l’insolent brigandage des commandants et des soldats rendirent le nom portugais exécrable sur toutes ces côtes. Les révoltes furent fréquentes, et plus d’une fois, les Indous trouvèrent l’occasion de se venger de leurs vainqueurs.

Et cependant quelle situation brillante ne possédaient-ils pas à cette époque, et quel immense empire oriental ils eussent pu fonder si les idées d’Albuquerque fussent demeurées la