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les ruines de bedjapour.

se liguèrent pour n’entretenir aucunes relations commerciales avec eux.

Albuquerque se couvrit de ce prétexte pour dissimuler l’injustice de son agression et ne différa plus l’exécution de son projet, mais il trouva, en arrivant devant la place, les dispositions prises pour le recevoir. Mohammed, prince de race maure, qui y régnait, avait reçu de puissants secours de Pahang, et il opposa aux envahisseurs une résistance tellement opiniâtre, que jamais conquête ne coûta plus cher aux Portugais. Jamais aussi ils ne versèrent plus de sang ; ils méritèrent, ce jour-là, d’être mis au ban de l’humanité.

Le massacre dura neuf jours, jusqu’à ce qu’il n’y eût plus un seul Maure dans la ville. Les vainqueurs durent la repeupler avec des étrangers et des Malais.

Ils y trouvèrent des trésors immenses, de grands magasins et on y construisit une citadelle pour garantir la stabilité de la conquête.

Les Portugais se bornèrent à la possession de la ville, ceux des habitants qui ne voulurent pas subir leur joug s’enfoncèrent dans les terres ou se répandirent sur la côte.

Après la prise de Malaca, la puissance portugaise atteint son apogée dans l’extrême Orient ; les rois de Siam, de Pégu, de Narsingue, de