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plus de quatre cents rivières, et parcourt jusqu’à son embouchure une distance de plus de six cents lieues.

Comme le Gange et le Nil, il forme un immense delta avant de se jeter dans la mer ; ses inondations périodiques remplacent les pluies, qui sont extrêmement rares dans cette partie de l’Inde.

C’est un des sept fleuves sacrés de la mythologie indoue, et tout indigène qui le traverse est considéré comme ayant quitté la terre des ancêtres ; il n’a plus ni famille, ni caste, ni patrie.

Le Gange, que les Indous regardent comme une divinité tutélaire, prend sa source dans les montagnes du Thibet et fait son entrée dans les riches contrées de l’Inde, en s’élançant d’une énorme caverne du mont Immaüs, qui figure, dit-on, la tête d’une vache.

Il s’avance alors majestueusement au milieu des vastes plaines du Bengale et se jette dans l’Océan par une foule de bras formant un delta de plus de soixante lieues de largeur.

C’est sur un de ces bras, qui reçoit le nom d’Hougly, que les Anglais ont bâti Calcutta et les Français Chandernagor. L’immense plaine du Bengale, qui s’étend sur un développement de plus de cinq cents lieues, est la plus admi-