Page:Jacolliot - Voyage au pays des Brahmes.djvu/165

Cette page a été validée par deux contributeurs.
145
les ruines de bedjapour.

Toute la relation est de cette force.

Ne rions point, les trois quarts des observations européennes sur l’Inde, la haute Asie, le centre Afrique et l’Océanie ont la même valeur.

Ne parlant point la langue des peuplades qu’il visite, jugeant tout du haut de la supériorité qu’il s’arroge, l’Européen, presque toujours, pour expliquer des faits dont il n’a pas la clef, imagine des histoires européennes.

Pour étudier une civilisation étrangère, si rudimentaire, si primitive qu’elle soit, il faut d’abord se défaire des préjugés de la sienne ; ce n’est qu’après de longues années d’habitation, quand on parle la langue des populations où l’on vit, qu’on commence à les aimer, que notre esprit s’est recouvert d’un large vernis de tolérance cosmopolite, qu’il est possible de bien comprendre leurs coutumes, leurs vieilles traditions civiles et religieuses, et de les décrire d’une plume scientifique qui ne se laisse aller ni à l’enthousiasme, ni au dénigrement de l’ignorance.

Veut-on un exemple, entre cent, des minces matériaux avec lesquels se construit parfois une opinion géographique et ethnographique ?

Un jour… ceci se passait dans un Institut quelconque d’Europe… un membre de la docte