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de trivanderam à goa.

mes, à la merci du Varouna qui châtie les méchants.

« C’est en vain, quand les iakchas les rongent, leur déchirent les entrailles, qu’ils essayent d’invoquer Yama ; la justice du dieu des enfers, après mille ans de souffrances, les fera renaître encore pendant mille générations dans le corps d’un paria.

« La voix grave et sonore des brahmes commençait le premier vers de la strophe, que la foule des fidèles achevait en poussant des cris aigus et de lamentables gémissements sur le sort des morts chassés du séjour céleste…

« Ils continuèrent ainsi longtemps. : l’être qu’ils invoquaient était le dieu du châtiment, et parmi ces trois mille hommes agenouillés, qui se frappaient la poitrine pour conjurer sa colère… pas un incrédule à la voix du prêtre, pas un qui osât se lever et dire au brahme qui officiait : Tu mens ! Il est impossible qu’il existe un Être suprême tel que tu nous le représentes, il ne nous aurait pas créés pour déchirer nos entrailles, pour se faire le bourreau de nos corps et de nos âmes, et mettre sa félicité dans notre souffrance.

« Non, tout le monde croyait et priait. Et ce