Christna monta sur une petite éminence qui dominait la foule, et commença ainsi :
« Sur les bords du Gange, au-dessus des lieux où des centaines de bras viennent diviser son cours sacré, vivait un pauvre pêcheur du nom de Dourga.
« Dès l’aube, il s’approchait du fleuve pour y faire ses ablutions, selon la manière prescrite par les livres saints, et tenant à la main une tige fraîchement coupée de l’herbe du cousa, il récitait pieusement la prière de la Savitri, précédée des trois mots mystiques :
puis, le cœur et l’âme ainsi purifiés, il se mettait courageusement à l’ouvrage pour subvenir aux besoins de sa nombreuse famille.
« Le Seigneur lui avait donné par la femme qu’il avait épousée à l’âge de douze ans, vierge et dans toute la fleur de sa beauté, six fils et quatre filles qui faisaient sa joie, car ils étaient pieux et bons comme lui.
« Le plus âgé de ses fils pouvait déjà l’aider à conduire sa barque et à lancer ses filets,