Page:Jacolliot - Voyage au pays des Brahmes.djvu/107

Cette page a été validée par deux contributeurs.
89
de trivanderam à goa.

voyé une nombreuse armée contre Christna et ses disciples, ces derniers, saisis de frayeur, voulaient se soustraire par la fuite au danger qui les menaçait.

« La foi d’Ardjouna lui-même paraissait ébranlée ; Christna, qui priait à quelques pas de là, ayant entendu leurs plaintes, s’avança au milieu d’eux et leur dit :

« Pourquoi une peur insensée s’empare-t-elle de vos esprits ? Ignorez-vous donc quel est celui qui est avec vous ?

« Et alors, abandonnant la forme mortelle, il parut à leurs yeux dans tout l’éclat de sa majesté divine, et le front couronné d’une telle lumière, qu’Ardjouna et ses compagnons n’en pouvant supporter la vue, se jetèrent le visage dans la poussière et prièrent le divin fils de Vischnou de leur pardonner leur indigne faiblesse.

« Et Christna ayant repris sa forme première, leur dit encore :

« N’avez-vous donc point foi en moi ? sachez que, présent ou éloigné, je suis toujours au milieu de vous.

« Une autre fois, Christna se promenait aux environs de Madura avec ses disciples, suivi d’une grande foule de peuple avide de le contempler, et on disait de tous côtés : « Voilà celui