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XII

n’était nullement un fou ! Etait-ce alors un scélérat, capable d’exécuter de sang-froid, tous les exécrables forfaits commis par les héros de ses romans ? Encore moins ! « L’Homme qui est le sujet de cette étude a été diversement jugé- On s’est plu à le noircir de propos délibéré, en s’appuyant sur une tradition fantaisiste qui s’est perpétuée jusqu’à nous. Cette tradition n’est pas d’accord avec les faits. L’érotisme sanguinaire du « divin » marquis fut plus virtuel que réel, il se manifesta plutôt par des écrits que par des actes ». Docteur Cabanes, loc. cit.

Pour nous, après une étude très approfondie du Marquis de Sade et de son œuvre, nous avons la conviction intime et nous n’hésitons pas à le déclarer ici, que cet homme était un dégénéré inverti, et nous espérons le prouver au lecteur. Ce qui nous a surtout frappé dans le fatras chaotique des deux œuvres (Justine et Juliette) qui lui ont donné sa triste réputation, c’est la connaissance complète de tous les vices, abus, perversions et crimes sexuels. Les théories qu’il met dans la bouche de ses personnages sont expliquées par la pathologie moderne et les scènes érotico-sanguînaires sorties de sa plume, sont des réalités vécues ; à chaque sujet des romans de Sade on peut appliquer un nom pathologique bien défini et trouver pour en justifier l’exactitude des exemples pris dans les annales criminelles.

De même que Téniers ne peignait que des paysans et ivrognes flamands, et que Zola fait parler ses personnages avec des termes grossiers et orduriers en nous décrivant des amours basses et triviales, de même de Sade ne parle que violer, châtrer, etc.