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Caractères anthropologiques de la race — L’Annamite est donc un rameau séparé de la race jaune Chinoise. Il est petit, nerveux, mais d’une apparence faible, souvent maigre et peu musclé. Les membres inférieurs sont souvent arqués, par suite de l’habitude des mères de porter les enfants à califourchon sur la hanche. La démarche est disgracieuse, et il porte souvent les pieds en dehors ; le gros orteil est très séparé des autres doigts, et presque opposable. Aussi un Annamite, tout comme un singe, ramasse à terre une pièce de monnaie, ou tient le gouvernail de sa barque avec les orteils. Le bassin est peu développé, le buste long et maigre, la poitrine saillante et bien faite. Les mains sont longues et étroites, avec les phalanges des doigts noueuses. Il a peu de vigueur dans les muscles : un blanc rosserait une dizaine d’Annamites à coups de poings ; mais ils sont très résistants à la fatigue, et endurent impunément l’ardeur d’un des climats les plus malsains du globe.

Le crâne est arrondi, brachycéphale. Le visage forme un ovale très accentué, presque un losange. Le front est bas, l’œil oblique, relevé sur le bord externe, les paupières longues, couvrant des prunelles noires. La vue de l’Annamite est excellente. Les joues remontent vers les tempes ; le nez est presque aussi épaté que celui du Nègre, très large à la racine, mais les lèvres sont cependant moins épaisses. La bouche est moyenne, et le menton court, les oreilles sont grandes et détachées.

Les dents seraient superbes, si l’usage de les laquer au vernis noir, et la bave sanguinolente du bétel, ne rendait pas affreuse la bouche de la plus belle Annamite. Cependant on s’y fait à la longue.

L’angle facial moyen pour les deux sexes est de 77 degrés. La barbe pousse très tard, vers trente ans, courte, dure et raide comme des crins de cheval, et seulement